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Hanouka
(fête de l’Inauguration du Temple) a été
instituée par nos sages zal, suite à l’occupation
de Jérusalem par les armées grecques d’Antiochus
IV, et la révolte des Maccabim.
Les faits
En
–336, le fils de Philippe de Macédoine, Alexandre
dit le Grand va accéder au trône de Grèce.
Aristote son précepteur, lui donna une solide formation
en rhétorique et en littérature, et stimula sa curiosité
en sciences, en médecine et en philosophie.
Âgé
d’à peine 20 ans, ce jeune homme courageux, ambitieux
et intelligent, unifie son pays avant d’entreprendre la
conquête de tout le bassin méditerranéen.
C’est ainsi qu’il soumet, la Perse, la Phénicie,
l’Egypte et la Judée à son pouvoir. La tradition
rapporte qu’au moment où Alexandre s’avança
vers le Temple, le Grand Prêtre s’avança avec
ses somptueux habits de service. Alexandre se prosterna humblement
devant ce saint homme. Quand ses généraux lui demandèrent
le sens de cette curieuse conduite, Alexandre répondit
: « Lorsque j’étais en Macédoine et
que je rêvais de conquérir les pays d’Orient,
je vis en songe un ange semblable à ce Grand Prêtre
qui me prédit que j’atteindrai mon but. Maintenant
que je le vois en réalité, je m’incline devant
le D. qui a parlé par sa bouche. »
La
Judée est soumise à l’autorité grecque,
mais le Temple (beth hamikdach) est épargné.
A la mort d’Alexandre son empire est divisé en quatre
généraux. Cassandre héritera de la Macédoine,
Lysimaque de l’Asie Mineure, Ptolémée Lagos
dirigera l’Egypte, et Séleucus gérera la Syrie
et de la Mésopotamie. Ces deux derniers monarques seront
à l’origine de deux grandes dynasties : les Ptolémées
et les Séleucides.
La
Judée, en plein essor économique, de par son lieu
de passage, devient très vite l’enjeu de rivalités
entre ces deux dynasties.
Antiochus
III, roi de Syrie finit par dominer la Judée. Bienveillant
à l’égard des juifs, il développe leur
économie et les soutient sur le plan religieux. Un sénat
est créé qui deviendra plus tard le Sanhédrin.
L’autorité religieuse suprême reste le Grand
Prêtre, garant des valeurs de la Torah.
Inévitablement
cet essor économique engendre un déséquilibre
entre les riches et les pauvres. Les nantis, plus proches du pouvoir,
abandonnent quelque peu les pratiques juives pour prendre la culture
grecque comme modèle (on les nomme les hellénisants).
A la mort d’Antiochus III, son fils Antiochus IV, appelé
par ses proches Epiphane : « Envoyé des dieux. »
lui succède sur le trône de Syrie. Ambitieux, il
rêve de devenir un second Alexandre le Grand.
Comprenant
très vite que la résistance juive est un obstacle
à ses ambitions, il aide les juifs hellénisés,
en renvoyant de ses fonctions le grand prêtre Onias, fidèle
à la Torah, au profit de son frère Jason plus libéral.
Jason
qui apprécie le mode de vie grec développe la construction
de gymnases et de théâtres à Jérusalem.
Chaque jour plus nombreux, sont ceux qui abandonnent leurs liens
avec la Torah. Mais, peu énergique aux yeux d’Antiochus
IV, Jason est renvoyé de ses fonctions et remplacé
par Ménélas, qui n’est même pas Cohen.
Cette
suite d’évènements douteux, crée de
nombreux troubles dans Jérusalem. Ainsi commence l’affrontement
des hommes pieux, appelés ‘Hassidim contre les hellénisants.
Antiochus « Epiphane », surnommé « Epimane
» le Fou (le Maniaque), mécontent du désordre
qui règne en Judée, décide de frapper un
grand coup : il massacre une partie de la population, s’empare
du Temple et interdit, les célébrations de la Bérith
Mila (Alliance de la Circoncision) du Roch Hodech (Nouveau Mois),
et du Chabbat.
Les
prêtres (cohanim) fidèles à la Torah décident
de riposter avec les armes, c’est le début de la
révolte des Asmonéens, dirigée par Juda,
le fils du Grand Prêtre Matatiahou.
Pratiquant une guérilla intensive, allant jusqu’au
martyr pour la sanctification du nom d’Hachem, les troupes
de Juda remportent victoire sur victoire. Après le combat
d’Emmaüs, la voie de Jérusalem est libre. La
ville est libérée, et le beth hamikdach est de nouveau
inauguré, le 25 du mois de kislev.
Bien
qu’impurs, les Asmonéens décident d’allumer
la Ménorah (Chandelier à sept branches) avec de
l’huile consacrée. Une seule fiole porte encore le
sceau du grand prêtre. L’huile de la fiole ne peut
brûler qu’un jour, un miracle se produit : la Ménorah
reste allumée 8 jours (soit les 7 jours de purification
et le jour de préparation de la nouvelle huile kasher).
Hanouka est née : La lumière de la Torah brillera
éternellement.
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L’heure d’allumage à la maison est la tombée
de la nuit, après l’office de Arvit. A la synagogue,
l’allumage peut se faire à partir du coucher du soleil,
afin de faire de la publicité pour le miracle (pirsoumé
nissa).
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A la synagogue, l’allumage de la Hanoukkia précède
celui de la Havdala (publicité du miracle). A la maison
la Havdala précède l’allumage de la Hanoukia
(on donne la priorité à ce qui est plus fréquent).
* Nous intercalons Al Hanissim dans la Amida et dans le Birkat
Hamazon (bénédictions du repas).
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Durant la demi-heure de combustion, toute activité domestique
s’interrompt. Les enfants ont l’habitude de jouer
à la toupie.
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La place de la Hanoukia à la maison est face à la
Mézouza. Si l’on habite un rez-de-chaussée,
elle peut être placée sur la fenêtre face à
la rue, afin de répandre le miracle. A la synagogue, la
hanoukkia est placée au sud.
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Si l’on utilise les bougies, on les allume avec le chamach
(serviteur), si on utilise des godets d’huile, le chamach
sera allumé en dernier. On place les bougies toujours à
droite, mais on allume de gauche à droite (c’est-à-dire
toujours la nouvelle bougie)
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Durant tous les huit jours, nous lisons le HALLEL complet.
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Pendant les huit jours, il n’y a ni supplication, ni élégie,
ni oraison funèbre, ni montée au cimetière.
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Nous sortons la Torah tous les jours, à la synagogue, pour
y lire l’inauguration du Sanctuaire du désert. (Cf.
sidour)
Après
l’allumage des bougies nous avons l’habitude de chanter
:
Maoz
tsour yéchouati
lékha naé léchabéah.
Tikon bèt téfilati
vecham toda nézabéah.
Léêt takhine matbéah
mitsar hamnébéah.
Az égmor, béchir mizmor
Hanoukat hamizbéah (bis).
Rocher refuge de mon salut à Toi sied la louange.
Que soit restaurée ma maison de prière et nous y
offrirons un sacrifice de remerciement !
Quand Tu auras mit fin à l’oppresseur qui aboie,
je conclurai par un psaume, pour l’inauguration de l’Autel.
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