Lorsque le narrateur approche le problème du jeu, il est confronté à des dimensions multiples :
1- Ontologique : En effet l’imitation qui est le propre du jeu, permet le passage de l’espèce par la transmission du savoir. Il en est des animaux comme de l’espèce humaine.
C’est en jouant que le petit de l’homme apprend les comportements qui lui seront nécessaires pour sa vie d’homme.
2- Une dimension historique, car le jeu nécessite un outil pour l’effectuer.
De la Chine qui l’inventa, aux portables dont l’usage exagéré fait le malheur des parents.
En passant par la diffusion occidentale réalisée par la chevalerie et ses conquêtes et par les autorisations du jeu dans les différentes structures étatiques qu’il s’agisse de la cour des rois aux fonctions militaires du GLOCKENSPIEL
3- Des zones d’applications multiples telles que la littérature, le théâtre, la musique, la sculpture, tout le champ de l’art a été nécessaire à sa manifestation.
4- Il a fallu à l’homme comprendre les règles et s’adapter à la complexité progressive des fonctions sociales du jeu aussi bien dans la Grèce antique où les hommes sont les pions des Dieux qu’à la Rome superbe des panem et circenses, ou de l’apprentissage interdit, de la toupie et du yiddish shpil dans la culture juive.
5- Mais cela a été insuffisant pour l’esprit humain qui a cherché à théoriser les règles du jeu en employant aussi bien les mathématiques que la physique. Et les pauvres chercheurs se sont retrouvés de nouveau comme dans l’antiquité devant les rapports entre le jeu et la création.
Aujourd’hui, les maitres du cosmos utilisent la probabilité des jeux pour comprendre l’univers.
Ainsi, nous ne pouvons nous dégager de ce double du JE que constitue le JEU.
A chaque fois, nous rencontrons cet ami qui nous veut du mal.