Dans la Torah, la circoncision symbolise l’alliance entre D. et Abraham, puis avec sa descendance. La circoncision est la preuve physique que le message de D. a bien été reçu et surtout intégré par les hommes. Elle révèle leur alliance avec D.
La grande majorité des familles juives continue de perpétuer cette alliance dans la chair. Par ce rite millénaire, le père renoue avec la conduite de notre premier patriarche, et marque son appartenance identitaire au peuple d’Israël. La circoncision du fils à huit jours ravive le souvenir de celle du père. Ainsi, l’alliance perdure à travers le temps et les générations.
« D. dit à Abraham : Toi, tu garderas Mon alliance, toi et ta descendance après toi, dans toutes ses générations. Voici Mon alliance, que vous garderez entre Moi et vous, – toi et ta descendance après toi : Tout mâle parmi vous sera circoncis. Vous vous ferez circoncire dans votre chair; ce sera un signe d’alliance entre Moi et vous. A l’âge de huit jours, tout mâle parmi vous, dans toutes vos générations, sera circoncis…. » (Béréchit – Genèse XVII, 9 à 12)
D’un point de vue étymologique, le mot Mila vient de la racine moul («vis-à-vis»). La Brit Mila représente donc une «alliance en vis-à-vis» avec Dieu. Miroir de son intimité, elle invite l’homme à ne pas revendiquer l’immortalité tout en maîtrisant sa sexualité. Du coup, la Brit Mila ne doit pas être vécue comme une castration, mais bien comme un dévoilement (Zohar), une découverte de notre finitude.
Quand D. demanda à Elie, pourquoi il se trouvait loin du peuple d’Israël, le prophète zélé répondit : « J’ai montré une passion jalouse pour l’Eternel, le Dieu des Armées, car les enfants d’Israël ont abandonné Ton alliance, ils ont rasé tes autels, ils ont tué tes prophètes par l’épée ; moi, je suis resté, seul, et ils cherchent à me prendre la vie !» (I Rois Mélakhim XIX, 14). Telle est l’origine de la chaise du prophète Elie (kissé éliahou hanavi zakhor létov) et des chants qui évoquent sa présence et sa mission, lors de cette grande cérémonie religieuse.
Ajoutons que pour la tradition «Pinhas est Eliahou» (Midrach Choher tov). Comprenons que ces deux personnages usèrent du même zèle pour défendre l’identité d’Israël qui risquait de se compromettre par assimilation. Ainsi la Brit Mila reste-elle la plus belle preuve de notre fidélité à notre héritage religieux et notre message éthique.
La circoncision doit être pratiquée huit jours après la naissance sous réserve de l’état de santé du bébé. Avant l’acte, mieux vaut consulter un pédiatre et un mohel (circonciseur). Certaines familles, par commodité, attendent un dimanche pour la Brit Mila, et repoussent ainsi la date des huit jours. Le Rabbinat de Paris rappelle que la date des huit jours doit être respectée (sauf contre-indication médicale).
La Brit Mila peut se faire à la synagogue, dans une salle ou à la maison. On choisira un mohel compétent et pieux. Le Consistoire de Paris met à la disposition des familles, le kissé Eliahou hanavi, la chaise du prophète Elie. Contactez votre synagogue ou le Consistoire de Paris.
Afin de vous aider à choisir un mohel, l’Association Française des Mohalim met à votre disposition une liste de mohalim agréés, expérimentés et validés pour l’Ile de France et la Province.
La nomination d’un enfant constitue l’un des actes les plus anciens de l’humanité, puisque Eve nomme son premier fils, Caïn (Kaïn) : «Adam connut Eve, sa femme; elle fut enceinte et enfanta Caïn. Elle dit : J’ai acquis un homme avec l’aide de D.ieu» (Béréchit – Genèse IV, 1). La première fille à être nommée est Dina, issue de Jacob et Léa. « Ensuite, elle (Léa) mit au monde une fille,elle la nomma Dina. » (Béréchit -Genèse IV, 1).
A l’époque de la Bible, pour mentionner un homme, on citait son prénom et celui de son père (par ex. Yossef ben Israël), pour une fille, son prénom et celui de la mère (par ex. Dina fille de Léa).La halakha a conservé cette coutume pour l’élaboration de document à caractère religieux comme une kétouba (acte de mariage : X fils de Z ou Y fille de Z). Lors d’une prière pour un défunt, on cite parfois le nom de la mère.
Pourquoi nommer ce qui porte déjà un nom ? Le poète juif égyptien, Edmond Jabès use de cette belle formule : «Les choses n’existent que lorsqu’elles sont nommées.» La nomination permet donc de sortir de l’anonymat.
En donnant un nom à un enfant, on fait acte de respect filial (nom des grands-parents), de fidélité à notre histoire (nom des héros bibliques ou talmudiques) ou de projection sur l’avenir (nom en projet d’existence). La nomination reste donc un acte hautement réfléchi et se doit d’être partagé, car le nom n’a de sens que si l’on est au moins deux à le donner.
Le judaïsme se reconnaît dans la filiation avec le fils de Noé (Chem = le Nom). Le sémitisme traduit la recherche permanente du nom, au nom de D., au nom d’Hachem, « Le Nom ».
Le nom ne représente pas qu’une simple obligation administrative. Véritable lien entre passé et avenir, le nom évoque la mémoire des ancêtres et présage du code de vie. C’est pourquoi, pour préserver celle-ci, en cas de maladie grave, le nom est changé par une prière de circonstance.
Pour parler de la nomination de la fille, la tradition parle de zéved habat. Le mot zéved (qui apparaît une seule fois dans toute la Bible) est à l’origine de la tribu de Zévouloun (Zabulon) : « Léa fut encore enceinte et donna un sixième fils à Jacob. Léa dit : D. m’a fait un beau cadeau (zéved tov) ; cette fois mon mari m’honorera, car je lui ai donné six fils. Et elle l’appela du nom de Zabulon. » (Gn XXX, 19 et 20)
La nomination de la fille est marquée du signe de la bénédiction, de la bérakha. Cela se trouve corroboré par les propos de Rav Hisda dans le Talmud : «La première fille représente un bon signe pour les garçons (à naître)» (TB Baba Batra 141a) puisqu’elle est considérée comme une seconde mère pour le foyer. Concrètement, la zéved habat est pratiquée généralement dans le mois, après la naissance. On peut faire cette nomination soit à la synagogue ou à la maison. Au cours de la cérémonie, le rabbin ou l’officiant récite une bénédiction pour le bonheur de l’enfant, où il évoque les grandes figures féminines d’Israël.
La cérémonie se terminera par une collation, où l’on récitera les bénédictions adéquates. Il est toujours bon lors de ces repas d’inviter des nécessiteux de la communauté, afin d’ajouter la mitsva de tsédaka.