Depuis la nuit des temps, le judaïsme a connu des candidats à la conversion. Le Consistoire perpétue cette tradition millénaire de conversion. « Ton peuple sera mon peuple, ton D.ieu sera mon D.ieu » (Ruth I, 16)
Se convertir au judaïsme, c’est décider de vivre selon les principes de la Foi d’Israël et selon les commandements de la Torah. Par cette conversion, le nouveau venu exprime sa volonté d’intégrer la vocation spirituelle du peuple juif, à savoir appartenir à «une royauté de prêtres et une nation vouée à la sainteté.»
La conversion n’est pas un phénomène nouveau. En fait, Abraham fut le premier converti, puisqu’il découvrit D.ieu de son propre chef alors que son père était idolâtre. Non seulement Abraham adhéra au monothéisme, mais il convertit de nombreuses personnes dans sa ville de ‘Haran : « Les âmes qu’ils avaient faites à ‘Haran ». Rachi commente : « Abraham convertissait les hommes, et Sarah les femmes » (Gn XII, 5). Dans la Bible, deux personnages sont présentés en exemple de conversion, Yitro le beau-père de Moïse, ancien prêtre de Madian, qui déclara, après la sortie d’Egypte : « Maintenant je sais que l’Éternel est plus grand que toutes les divinités. » (Ex. XVIII, 11). Et Ruth, du pays de Moab, qui prononça cette belle formule : « Ton peuple sera mon peuple, ton D.ieu sera mon Dieu. » (Ruth I, 16).
Une communauté qui se ferme aux autres est une communauté vouée à l’extinction. Chaque année des demandes venues de toute la France, arrivent au Consistoire de Paris, et nous mettons tout en oeuvre pour recevoir et guider les postulants dans leur quête. La réussite du candidat, c’est aussi la réussite du service conversion.
Les demandes sont multiples et variées. Certaines proviennent d’enfants issus de mariage mixte (exogamique), d’autres du conjoint ou de la conjointe non juif, d’autres encore de personne n’ayant aucune ascendance juive reconnue. Chaque situation est traitée avec attention.
Il ne suffit pas de vouloir devenir juif pour le pouvoir. C’est l’engagement de toute une vie. Aussi, il est clairement exprimé au postulant, qu’une conversion est l’acceptation du joug de la royauté divine (ol malkhout chamaïm), du joug de la Torah (ol Torah) et du joug des mitsvot (ol mitsvot).
Dans le cas où la requête émane de la famille (mère non juive et enfants), les enfants de moins 13 ans sont inclus dans la démarche parentale (ils passeront un examen niveau Talmud Torah) ; les plus grands devront faire une demande indépendante.
Pour se convertir, le candidat doit montrer son intérêt pour le judaïsme au travers de diverses obligations :
– Le respect de la cacherout
– Le respect du Chabbat et du Yom Tov
– La fréquentation régulière d’une communauté (offices à la synagogue, cours, conférences, repas Chabbatiques, …)
– Savoir lire l’hébreu
– La connaissance des bénédictions de base.
Une lettre de motivation manuscrite doit être envoyée au service Conversions du Consistoire de Paris (17 rue St Georges 75009 Paris). Cette lettre n’engage en rien la commission, qui à l’analyse du courrier jugera de la suite à donner à cette demande. Les demandes étant nombreuses, le temps de réponse est de l’ordre d’un mois (s’il n’y a pas de fêtes juives entre temps).
Le candidat devra trouver un rabbin (en général, le rabbin de la communauté) qui deviendra son tuteur. Cela implique de la part du candidat une présence effective dans la communauté et notamment aux offices ou à des chabbat pleins s’ils sont organisés. Cela signifie également un engagement à suivre avec assiduité des cours de judaïsme, afin de mettre en adéquation sa vie familiale et professionnelle avec les exigences de la halakha.
C’est le rabbin – tuteur qui jugera de la motivation et de la volonté du candidat à accepter sur lui le joug de la royauté du ciel (ol malkhout chamaïm) et le joug des mitsvot (ol mitsvot).
Cette collaboration entre le candidat et le rabbin entraînera soit le classement définitif du dossier, soit l’acceptation du dossier en vue de son aboutissement final. Cette période du tutorat est variable et l’ACIP ne peut affirmer de prime abord si la conversion aboutira au bout d’une ou de plusieurs années. Le rabbin peut conseiller, aider, mais en définitif, le candidat à la conversion devra prouver par ses actes que son amour pour l’Eternel, pour la Torah et pour le peuple d’Israël est total.
A la fin de sa préparation, le candidat passera un examen écrit au siège du Consistoire de Paris. Cet examen (de 280 questions) touche tous les sujets de la vie et permet à la commission d’évaluer le degré de connaissance et de pratique du judaïsme, du candidat. Si une personne a bien étudié, fréquente la communauté et pratique déjà les mitsvot (afin de s’y habituer), elle ne rencontrera aucune difficulté à cette épreuve.
A l’analyse de l’examen deux possibilités sont offertes :
1°) Des lacunes sont apparues dans les connaissances. Dans ce cas de figure, la personne devra repasser un examen après avoir revu les points défaillants.
2°) L’examen est satisfaisant, la commission propose la prochaine étape.
Le candidat passera devant un beth din (trois rabbins) qui, par un échange libre, jugeront non seulement du niveau de connaissance mais également des motivations profondes du prétendant. Si cette étape est concluante, le beth din fixera une date pour le Mikvé, qui conclura toute cette démarche mais surtout qui inaugurera la nouvelle vie d’un fils ou d’une fille d’Abraham et Sarah. A partir du Mikvé, le ou la converti(e) est considéré comme un enfant d’Israël à part entière, appartenant à la royauté de prêtres et à la nation de la sainteté et soumis à l’ensemble des mitsvot de la Torah.
Arrivé au terme de son parcours, le converti comprendra que toutes les difficultés n’étaient que des épreuves d’amour.
Le candidat fera sienne les propos de Ruth : « Mais Ruth répondit : N’insiste pas auprès de moi pour que je te quitte en retournant loin de toi (Naomie), car où tu iras j’irai, où tu habiteras j’habiterai, ton peuple sera mon peuple et ton D. sera mon D. »
– Préparation du Chabbat
– Les 39 travaux
– Notion de mouksé
– Les 3 offices
– Oneg Chabat
– Définition du Yom tov, travaux licites et interdits.
– Erouv
– Hol hamoed
– Roch Hachana : Date et dinim : le Chofar, le Séder, Tachlikh.
– Jeûne de Guédalia
– Les 10 jours de téchouva
– Kippour : Date et dinim. Kapparot, veille de Kipour, Kol Nidré, Néïla
– Soukot : Date et dinim. Préparatifs, Souccah, Loulav
– Chemini Atsèrèt et Sim’ha Torah : Date et dinim. Signification.
– Les quatre Chabbatot qui précèdent Pessah.
– Le jeûne des premiers-nés.
– Définition du hametz, préparatifs, Bédikat hametz et biour, la vente.
– Le Séder, la transmission aux enfants.
– Le Omer : Date, dinim et signification.
– Lag Baomer – Pessah Chéni – Yom Yérushalayim.
– Chavouot : Date, dinim et coutumes. Les dix Commandements.
– Le livre de Ruth.
– Pourim : date et dinim, jeûne d’Esther. Le rouleau d’Esther, solidarité communautaire.
– Hanouka : date, dinim, signification.
– Tou bichvat : date, dinim et coutumes.
– Les jeûnes : 9 av, 10 tévet, 17 tamouz, les 3 semaines.
– Le deuil. Le Kaddich, son sens et son importance.
– La prière : les 3 offices, structure de la prière.
– Les bérakhot : avant et après la consommation.
– Birkat Hamazone : lecture, dinim et signification
– Le talit, les tephilines, la mézouza
– La synagogue : sainteté du lieu, comportement à l’intérieur, le sefer Torah
– La tsédaka
– L’amour du prochain et de l’étranger
– Animaux permis et interdits
– Le lait et la viande : organisation de la cuisine, temps d’attente.
– Les œufs
– Tévilat kélim
– Définition de Nidda : comportement des époux
– Les 7 jours de pureté
– Bédikot
– Mikvé : la préparation, l’immersion, bénédiction, devoir conjugal
– Valeur du mariage et de la sexualité
– Education des enfants
– Le Tanakh
– Le Talmud
– Le Choulkhan Aroukh
– Les 13 articles de foi de Maïmonide
– Les mitsvot liées à la terre d’Israël
– Yom Haatsmaout
– Yom Yéroushalayim
– Valeur de la terre d’Israël et de Jérusalem dans les textes
– Kiddouch Hachem et Hilloul Hachem
– Les 613 +7 mitsvot
– La conversion, bénédiction du mikvé
– La femme dans le judaïsme
– Histoire abrégée du peuple juif
– L’alphabet hébraïque
– Lecture
– Exercice de lecture
– Récitation des bénédictions du pain, du vin, des fruits ?
– Acher yatsar
– Boré néfachot
– Nombres de prières de la journée et leur nom ?
– Différences entre Chabbat et Yom tov ?
– Qu’est-ce que le Erouv ?
– Règles concernant bassar behalav ?
– Définition de troumot et maasserot ?
– Qu’est-ce que la tévilat kélim ?
– Cachérisation du poulet ? de la viande ? du cœur ? du foie ?
– Qu’est-ce que la Nidda ?
– Expliquer : hatsitsa ; hafifa ; chiva néquiim ; maïm chéouvim ; ona ?
– Quand se souhaite-t-on hatima tova ?
– Combien de semaines entre 17 tamouz et 9 av ?
Ces ouvrages (disponibles dans les librairies juives traditionnelles) pourront aider le candidat dans l’acquisition de connaissances, mais ne peuvent remplacer un maître.
– Le judaïsme dans la vie quotidienne d’Ernest Gugenheim
– De génération en génération de Jacques Ouaknin
– Ruth, le livre de la femme juive de Jean Schwartz
– La cacherout
– L’abrégé du choulkhan aroukh d’Ernest Weill
– La pureté Familiale du Rav Parienti
– La Bible traduite par le rabbinat français
– Le livre des 613 commandements