Le Rotary International (District 1660) avec son gouverneur Jean-Philippe Baur, la synagogue Notre-Dame de Nazareth et son Président Jack-Yves Bohbot, en présence du Grand Rabbin de France Haïm Korsia, du Président du Consistoire de France Elie Korchia et du Président du Consistoire de Paris Ile de France Joël Mergui, ont commémoré le mercredi 21 septembre 2022 la journée internationale de la paix avec la participation des autorités religieuses, pluriconfessionnelles, civiles et rotariennes.
Cet événement, qui a réuni plus de 750 personnes a eu lieu dans la Grande Synagogue de Nazareth, bâtiment inscrit aux monuments historiques depuis 1986, qui fête également cette année son bicentenaire.
De nombreuses personnalités étaient présentes : Didier Régnier (Gouverneur du District 1770 du Rotary International), Alain Zylberman (Vice-Président de la Commission Culture et Dialogue inter-religieux au Consistoire central de France), les administrateurs de la synagogue de Nazareth, deux administrateurs du Consistoire de Paris (Jordan Bailleul-Segueve et Dov Elbilia) et Moché Lewin (conseiller spécial du grand rabbin de France) …
Des intervenants prestigieux ont éclairé par leurs discours ce symposium unique ; les transitions étant assurées par les maîtres de cérémonie Alain Krief (Vice-Président de la Commission Culture et Dialogue inter-religieux au Consistoire central de France) et le rabbin Haïm Torjman (rabbin de la synagogue de Nazareth) :
Joël Mergui (Président du Consistoire de Paris-Ile de France) a souhaité la bienvenue au public, soulignant la proximité de l’événement avec les fêtes de Tichri. Il a essayé de montrer en quoi le judaïsme est consubstantiel au concept de paix. La paix n’est pas qu’une notion théorique mais dispose d’implications pratiques. Ce symposium en est l’illustration.
Jean-Philippe Baur (Gouverneur du District 1660 du Rotary International) a souligné à quel point le Rotary fait par son organisation, ses clubs et ses membres vivre la paix au quotidien. C’est un espace de discussion qui stimule et canalise les énergies spirituelles. Malraux avait dit « le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas ». Cette quête de spiritualité est la colonne vertébrale de la paix.
Haïm Korsia (Grand Rabbin de France), a convoqué l’exégèse talmudique et la philosophie juive, tout en soulignant l’importance du principe de la laïcité en France. Elle est le principe de la paix religieuse et civile, en mettant à égalité dans l’espace public toutes les religions. La paix n’est jamais figée, elle est un horizon régulateur. Chaque individu est à la fois semblable et différent, à l’image d’un stylo, qui comme tous les stylos permet d’écrire mais qui a un aspect extérieur différent. C’est à cette unité, à laquelle il faut aspirer et non à l’uniformité, source de guerres et de conflits.
Thibault Verny (Evêque auxiliaire de Paris) a invoqué son histoire personnelle pour comprendre la paix. On ne fait la paix qu’avec ses ennemis, cela nécessite donc du courage. Il a notamment évoqué l’héroïsme des Justes, qui ont sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Ghaleb Bencheik (Président de la Fondation de l’Islam de France) a appelé à pourfendre les dogmes et les fanatismes. Il a condamné avec fermeté le terrorisme islamique et a esquissé un programme éducatif et initiatique pour favoriser la paix. Il doit être un processus d’intériorisation des règles morales et éthiques.
Yves Rouas (Président de l’Institut Wiesel) a rappelé que ce survivant de l’Holocauste a obtenu le Prix Nobel de la Paix et non celui de littérature. Il a cité cette phrase magistrale de ce grand penseur : « le silence et la neutralité favorisent l’oppresseur jamais l’opprimé ». Il a donc réalisé une ode à l’engagement.
Jean-Marie Lataste (Coordinateur du Rotary International) a évoqué à quel point le monde est en conflit notamment avec la guerre en Ukraine. Le Rotary International, première organisation non-gouvernementale à l’ONU, s’engage pour des causes concrètes facteurs de paix : des bourses d’études pour les étudiants étrangers, l’accès à l’eau, l’éradication de la polio, la prévention du cancer du sein…
Clément Rouchouse (Chef du Bureau Central des Cultes au ministère de l’Intérieur) a rappelé que l’histoire française est jalonnée par les guerres de religion. Il a cité notamment la Saint-Barthélemy le 24 août 1572. Les individus de confessions différentes à la confession catholique, n’ont pu être des citoyens à part entière qu’à partir de la Révolution française de 1789. La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905 est un tournant pour la coexistence des différents cultes : elle ne reconnait aucun culte, mais n’en méconnait aussi aucun.
Pour conclure, Jean Philippe Baur a remis des diplômes d’honneur du Rotary à l’ensemble des intervenants et orateurs. Le symposium s’est achevé par la lecture de la prière de la République, lue chaque chabbat dans les différentes communautés de France.