Il existe deux catégories de fêtes : les fêtes fixées par la Torah et les fêtes d’institution rabbinique.
On distingue trois catégories de jours fériés :
– Le Chabbat qui rappelle la création du monde.
– Les fêtes de pèlerinage (Pessah « Pâques » – Chavouot « Pentecôte » et Soukot « Cabanes ») qui rappellent les trois étapes de la sortie d’Egypte.
– Les fêtes du Nouvel An (Roch Hachana et Kippour) qui évoquent le jugement et le pardon de l’homme.
A ces fêtes chômées – Yom Tov – (où tout travail est interdit, nous verrons de quels travaux et dans quelles conditions), il faut ajouter le nouveau mois (Roch Hodech) où le travail est licite.
En général, ces fêtes sont liées à des évènements historiques, que nos maîtres anciens ou modernes, ont voulu garder pour la mémoire d’Israël en raison de l’enseignement fondamental qu’ils véhiculent pour la conscience juive.
– Pourim et ‘Hanouka qui rappellent le miracle de la survie physique et spirituelle du peuple juif, malgré un danger de disparition.
– Le jeûne du 9 du mois d’av (Tichâ béav) qui rappelle la destruction de deux Temples et de Jérusalem.
– Lag Baomer qui rappelle la fin de l’épidémie qui frappa les élèves de Rabbi Aquiba.
– Yom Hashoah : souvenir des six millions de nos frères et sœurs morts dans les camps nazis.
– Yom Hazikaron : souvenir des victimes des guerres d’Israël.
– Yom Haatsmaout : jour de l’indépendance de l’Etat d’Israël.
– Yom Yerouchalaïm : jour de la réunification de Jérusalem.
A ces fêtes à caractère historique, s’ajoute une fête « écologique » : Tou Bichvat ou Nouvel An des arbres.
Les fêtes sont désignées dans la Torah par différents termes.
« Moadim » (sing. mo’èd) signifie littéralement « Rendez-vous ». L’idée est très importante, elle signifie « rendez-vous » avec l’Eternel, mais aussi « rendez-vous » avec la communauté d’Israël, avec son prochain.
Si l’homme, depuis le renvoi du jardin d’Eden, doit « manger son pain à la sueur de son front » et donc s’investir obligatoirement dans le monde matériel pour résoudre ses problèmes vitaux (manger, se vêtir, se loger), la fête devient une période où le Saint, béni-soit-Il, demande à chaque membre d’Israël de se dégager de toute activité économique, afin d’être prêt à rencontrer Celui qui est source de toutes les bénédictions.
C’est pourquoi mo’èd ne désigne qu’un jour où le travail est interdit. L’indice de spiritualité d’une fête (sa sainteté ou kéddoucha) sera justement jaugé à son rapport à la productivité. Ainsi, Chabbat et Kippour où tout travail est proscrit se trouvent au sommet de l’échelle, les fêtes de pèlerinage et Roch Hachana où la cuisson et le transport de certains objets sont licites (selon des conditions précises) possèdent un niveau inférieur.
Quant aux jours où les petits travaux sont licites (demi-fêtes) ou totalement permis (Roch Hodech), ils se trouvent au bas de l’échelle, au-dessus bien évidemment des jours profanes. Nous pouvons ainsi donner la définition d’un jour profane : un jour où l’homme transforme le monde extérieur à lui-même, afin de perdurer. Son rapport à Dieu se fait via la nature, alors qu’un mo’èd est un jour où l’homme est placé directement face au Créateur. Durant les jours profanes, l’homme aménage son avoir ; pendant les fêtes, il construit son être. Dans l’esprit du monothéisme, les deux activités sont aussi valables, et c’est pourquoi les sages du Talmud voit l’idéal dans « l’étude de la Torah associée à une activité professionnelle » (Torah oumélakha). Le « rendez-vous » avec Dieu va permettre un ressourcement de la personne, une épuration de la conscience, qui pourrait tomber dans les pièges d’un avoir excessif (le travail pour le travail, le matériel pour le matériel). Le mo’èd rappelle donc que si l’aménagement de l’espace est la première bénédiction offerte à Adam, il ne faut jamais oublier que ce monde possède un sens, une finalité, qui ne se chiffre pas en écus sonnants et trébuchants, mais en capacité d’amour, de justice et de paix. Le judaïsme, tel qu’il est transmis par l’un de nos plus grands maîtres Rabbi Moché ben Maïmon, dit Rambam ou Maïmonide (et telle est la philosophie du Consistoire), est de proposer un équilibre harmonieux entre le ciel et la terre, entre le corps et l’âme, entre la matérialité et la spiritualité, entre le religieux et l’économique, étant entendu que le mot avoda signifie en hébreu le culte et le travail. Cette idée est si forte qu’elle fait dire à nos maîtres à propos des fêtes : « la moitié du jour pour Dieu et la moitié du jour pour vous », comprenons que le temps passé à la synagogue et au culte ne doit pas excéder le temps consacré au repas, au repos, à la convivialité. Telle est la vision du judaïsme authentique sans extrémisme outrancier.
Une autre expression pour parler des fêtes dans la Torah, mais qui découle de l’idée de « mo’èd » est « Mikraé kodech », « Appels de sainteté ». Sainteté signifie en hébreu : séparation, ce qui se détache de la conduite naturelle ou profane. Les mitsvot nous sanctifient, c’est-à-dire introduisent une dimension spirituelle, transcendante, « sur-naturelle » dans notre vie. Tous les êtres vivants mangent, mais en se soumettant à la volonté divine qui a demandé de consommer tel aliment et interdit tel autre, le juif introduit le divin dans son quotidien. Ainsi chaque commandement accompli actualise la conscience que nous sommes placés vis-à-vis de Dieu. Cela est particulièrement vrai durant les fêtes, où justement nous ne travaillons pas, où notre esprit n’est pas absorbé par des considérations matérielles, mais uniquement à la prière, à l’étude et à la joie de servir l’Eternel. Chaque rendez-vous avec Dieu est ainsi un appel à l’élévation, à la sainteté.
Enfin un dernier terme utilisé uniquement pour les fêtes de pèlerinage, est le mot « Hag » (au pluriel « Hagim »). A rapprocher de l’arabe hagag, il désigne le pèlerinage. C’est pourquoi il ne s’applique qu’aux solennités qui exigeaient le déplacement jusqu’au Beth Hamikdach (le Temple) de Jérusalem. C’est donc par abus de langage que l’on parle à propos des fêtes du Nouvel An, et à plus forte raison de fêtes rabbiniques, de Hag. Les kabbalistes voient dans le mot HaG les initiales de Hessed (Charité) et Guévoura (Rigueur). Ce qui peut se comprendre, puisque les trois fêtes de pèlerinage, qui sont les étapes de la libération d’Israël (le peuple) d’Egypte pour aller vers la terre des promesses, traduisent la Charité et la Grâce dont témoigna le Saint, béni soit-Il à l’égard de nos ancêtres, Charité qui appelle en retour des mitsvot particulières, commandements à accomplir avec rigueur, pour ne pas oublier tous ces bienfaits, et continuer dans chaque génération la marche d’Israël.
Les sages d’Israël ont ajouté une expression pour parler des fêtes Toraïques, »Yom tov », qui signifie littéralement « Jour bon », et que nous trouvons dans le livre d’Esther (IX,19 et 22) pour désigner un jour de joie, en opposition aux jours de deuil. Au sens rabbinique, l’expressionYom tov qualifie les fêtes de pèlerinage, ainsi que les fêtes du Nouvel An, c’est-à-dire un jour qui se distingue du Chabat, par le fait qu’il est permis de cuire (sous certaines conditions), et qui se distingue aussi du Roch Hodech, des jours de demi-fête ou profanes dans lesquels le travail est licite.
Ecoutons Maïmonide dans son Michné Torah (lois des fêtes) :
« Les six jours pendant lesquels la Torah a interdit l’exécution d’un travail sont : le premier et le septième jour de Pessah, le premier et le huitième jour de Souccot, le jour de Chavouot et le premier jour du septième mois (c’est-à-dire Roch Hachana). La cessation de toute activité pendant tous ces jours s’applique de la même manière, à savoir qu’il est interdit d’effectuer un travail, sauf en ce qui concerne les préparatifs de nourriture, ainsi qu’il est dit dans le verset : cependant, ce que chacun doit manger, vous pourrez le faire. »
– Kippour n’est pas mentionné, car il est identique au Chabbat, quant à l’interdiction de préparer la nourriture.
– Les jours de fêtes sont doublés en dehors d’Israël. Ainsi il y a deux jours de fêtes au début et à la fin de Pessah, de même pour Souccot et pour Chavouot.
– Quant à Roch Hachana il est doublé même en Israël. La raison de ces redoublements est liée à un problème de communication au temps où la diaspora babylonienne recevait son calendrier depuis Jérusalem . Quand le nouveau mois était proclamé au Temple, on allumait des feux d’une montagne à l’autre jusqu’en Babylonie. Les Saducéens, qui ne niaient le pouvoir rabbinique pharisien, et l’existence d’une tradition orale remontant à Moïse, allumaient des feux la veille ou le lendemain. Les communautés de l’exil ne sachant plus quel jour était le bon doublèrent les jours de fêtes par incertitude. C’est ce que l’on appelle sféka déyoma « le jour douteux ».
Si Roch Hachana est doublé également en Israël c’est à cause de l’impossibilité de sonner le Shofar (corne de bélier) le Chabat. En effet, selon la Torah, on ne peut sonner le Shoffar le Chabat qu’à l’intérieur du Temple de Jérusalem. Ainsi dans le cas où Roch Hachana tomberait un samedi, on ne pourrait pas accomplir le commandement du jour hors de Jérusalem, d’où le redoublement même en terre d’Israël.
Ne pas travailler ne signifie pas que les jours de fêtes soient des jours de loisirs pour faire ses courses ou repasser la deuxième couche de peinture dans sa maison de campagne. Ils ont été offerts pour se réjouir en famille et en communauté, pour se souvenir des bienfaits de l’Eternel, et se ressourcer physiquement, moralement et spirituellement. Les repas, la prière et l’étude auront ici une place centrale.
Ecoutons le prophète Isaïe (LVIII,13 et 14) dont les paroles sont toujours d’une grande actualité :
« Si le Chabbat tu retiens ton pied pour ne point faire ton désir, dans Mon jour de sainteté, et si tu appelles mon Chabbat « délice », pour la sainteté de l’Eternel, jour honoré, et si tu l’honores en ne suivant point tes chemins, ne saisissant point l’occasion des affaires, et en ne prononçant aucune parole (profane), alors tu te délecteras devant l’Eternel, Je te ferai chevaucher sur les hauteurs de la terre, je te nourrirai de l’héritage de Jacob ton père, car c’est la bouche de l’Eternel qui la déclaré ».
Ces versets, qui sont lus au kiddouch du samedi matin, ainsi que durant la haftara du matin de Kippour, s’appliquent bien sûr au Chabat, mais par extension aux jours de fêtes qui sont aussi appelés Chabbat (jour de cessation du travail). Le prophète demande de distinguer ces solennités par une conduite différente de celle de la semaine. Le mot raglékha (ton pied), peut aussi être entendu en hébreu, comme « ton habitude », on dirait aujourd’hui « se libérer de ses conditionnements ».
Comme nous l’avons dit plus haut, il s’agit de construire un nouvel univers où les soucis matériels, le business, les affaires (même bonnes), sont mis entre parenthèses afin de vivre autant que faire se peut, cette proximité avec Dieu, et se reconnaître fils ou fille de notre patriarche Jacob, celui qui devint Israël. La préparation est ici importante, préparation psychologique, morale, spirituelle : préparation de la maison, des repas, de son corps (coiffeur, bain, certains vont au mikvé – le bain rituel de purification – la veille du Hag).
Pendant les fêtes, à la synagogue, des chants nouveaux sont entonnés par les fidèles avec ferveur et joie. A la maison la table est dressée, chaque membre possède son habit de fête. La paix et la sérénité sont dans les cœurs.
Dans la Torah, les fêtes ont un double caractère : un caractère agricole et un caractère historique. Cela est remarquable particulièrement avec les fêtes de pèlerinage. Ainsi :
– Pessah qui est « la fête du printemps » rappelle la sortie d’Egypte.
– Chavouot qui est « la fête des moissons » rappelle le don des Dix Commandements.
– Soukot « la fête de l’engrangement » d’automne rappelle la traversée du désert.
Cette relation est fondamentale. Elle marque une rupture totale avec les cultes païens qui exprimaient une adoration des forces de la nature pour elle-mêmes. En Egypte, le Nil était déifié, et c’est en son nom, que le Pharaon sacrifia des milliers d’enfants hébreux. En Canaan, Moloch, Baal ou Astarée étaient adorés ; cela entraînait des sacrifices humains ou de la prostitution sacrée. Le meurtre, la débauche étaient sacralisés. En intervenant dans le cycle du temps, Dieu enseignait que non seulement Il était le maître de cette nature, mais surtout que le religieux ne pouvait être séparé de la morale. Ainsi le printemps n’est plus le temps du papillonnage libertin, mais le temps de la libération de l’Homme, l’automne n’est plus le temps de l’individualisme égoïste, mais celui du partage fraternel.
Le grand message prophétique est : le même Dieu qui crée la nature est le même Dieu qui délivre l’homme, afin qu’à son tour l’homme utilise la nature pour délivrer son frère de l’oppression, de l’aliénation.
2 jours chômés, en Diaspora et en Israël. Nouvel an du calendrier hébraïque. Anniversaire de la Création du monde. Appelé également :
Yom Hadin, jour du jugement.
Yom Térou’a, jour de sonnerie du Chofar.
Yom Hazikaron, jour du souvenir du sacrifice d’Isaac.
Ces deux jours sont marqués par les sonneries du Chofar, corne de bélier rappelant le sacrifice d’Isaac. Toute l’humanité passe en jugement devant D. à Roch Hachana. (Lévitique XXIII, 24,25; Nombres XXIX, 1-6). Par principe même, le premier jour de Roch Hachana ne tombe jamais un dimanche, un mercredi ou un vendredi.
1 jour chômé. Journée la plus solennelle de l’année juive. Jour de jeûne, de pénitence, de Grand Pardon. La Torah qualifie ce jour de Chabbat Chabbaton, Chabbat double. Chaque juif doit faire Téchouva (retour vers D.) ce jour pour espérer obtenir Sa Clémence. (Lévitique XVI, 29-30; XXIII, 26,32).
7 jours. En Diaspora, les 2 premiers jours appelés Yom Tov, sont chômés. Les 5 jours suivants de demi-fête sont appelés ‘Hol Hamoed. En Erets Israël, le 1er jour est chômé, les 6 jours suivants sont des demi-fêtes. Le dernier jour, 21 Tichri, est appelé Hocha’ana Rabba. Troisième fête de pèlerinage, Soukot est appelée également Hag Haassif, fête de l’engrangement.
Soukot est marqué par la construction de cabanes dans lesquelles nous y vivons, en souvenir des nuées protectrices lors du séjour des enfants d’Israël dans le désert. Le Loulav, branche de palmier garnie de feuilles de myrte et de saule, et le Etrog ou cédrat sont des éléments essentiels de la fête. (Exode XXIII, 16; XXXIV,22; Lév. XXIII,34-43; Nomb. XXIX, 12-34; Deut. XVI, 13-16; XXX, 10-13)
Le septième jour de Soukot (demi-fête). Empreint d’une gravité particulière, ce jour représente le terme ultime du jugement qui, prononcé à Roch Hachana et scellé à Kippour, devient alors exécutoire. La cérémonie de la ‘Arava, des feuilles de saule, marque le jour de Hocha’ana Rabba.
2 jours chômés en Diaspora. Le 22 Tichri seulement en Erets Israël. Cette fête suit immédiatement celle de Hocha’ana Rabba et clôt la série des trois fêtes de pèlerinage. Elle constitue une fête à part entière. On récite ce jour la prière de la pluie. (Lév. XXIII,34-43; Nomb. XXIX, 12-34)
1 jour chômé en Diaspora, correspondant au 2ème jour de Chemini Atséret. En Israël, ce jour coïncide avec Chemini Atséret, le 22 Tichri ; le 23 Tichri est alors un jour profane. A Sim’hat Torah, on achève le cycle annuel de la lecture de la Torah et on introduit une nouvelle lecture.
Non chômés. Purification et inauguration du Temple reconquis par les Hasmonéens, après sa profanation par les Grecs (165 av.) On allume la ‘Hanoukia (chandelier à 8 branches) à la tombée de la nuit pendant ces huit jours, en souvenir du miracle de la fiole d’huile consacrée, suffisante pour servir un soir et qui se renouvela huit jours durant. (Talmud Chabbat 21b, Choul’han ‘Aroukh)
Nouvel an des arbres appelé Roch-Hachana Laïlanot. Date à partir de laquelle on compte la dîme des fruits. Il est de coutume de consommer ce jour une grande diversité de fruits des arbres. (Talmud Roch-Hachana 2a)
Victoire sur Haman qui projetait d’anéantir le peuple juif (Perse, 450 av.) Nous célébrons Pourim par la lecture de la Méguila (livre d’Esther) et par différentes manifestations de joie comme l’envoi de cadeaux aux amis et aux pauvres, la lecture du passage de la Torah relatif à la guerre contre ‘Amalek, et l’organisation d’un festin. (Livre d’Esther IX, 20-23; Talmud Meguila; Choul’han ‘Aroukh)
Pourim est célébré le 15 Adar et non pas le 14 dans les villes entourées de murailles datant de l’époque où eurent lieu ces événements, comme c’est le cas pour Jérusalem. (Livre d’Esther IX, 18)
En Diaspora, les 2 premiers et derniers jours appelés Yom Tov, sont chômés. Les 4 jours intermédiaires de demi-fête sont appelés ‘Hol Hamoed. En Israël, cette fête ne dure que 7 jours dont seuls le premier et le dernier sont chômés. Première fête de pèlerinage, Pessa’h est appelée également ‘Hag Hamatsot, fête des pains azymes ou ‘Hag Haaviv, fête du printemps. Cette fête représente le début d’une ère nouvelle pour les Hébreux affranchis de l’esclavage égyptien. On ne consomme ni ne possède aucun aliment à base de levain. (Exode XII, 2-49; XIII, 3-8, etc. Talmud Pessa’him, Choul’han ‘Aroukh). Pessa’h ne tombe jamais un lundi, un mercredi ou un vendredi.
C’est un second Pessa’h. Appelé également Pessa’h Katane. La Torah a prévu un jour particulier, un mois après Pessa’h, pour ceux qui se trouvaient impurs pendant la fête et ne pouvaient approcher le Temple pour présenter le sacrifice pascal. Il est d’usage de consommer ce jour, un peu de pain azyme. (Nombre IX,11). L’anniversaire du décès de Rabbi Méïr Baal Hanes est commémoré le jour de Pessa’h Chéni dans certaines communautés Séfarades.
Anniversaire du décès de célèbre Rabbi Chimeon Bar Yo’haï, auteur du Zohar, livre fondamental de la Kabbale. (1er siècle). D’autre part, l’épidémie qui décima les élèves de Rabbi Akiba (1er siècle) prit fin ce jour . (Talmud Yebamot 62b)
Anniversaire de la libération de Jérusalem du 7 juin 1967.
2 jours chômés en Diaspora. Un seul jour en Erets Israël, le 6 Sivan. Pentecôte. Deuxième fête de pèlerinage. Cette fête est également appelée ‘Hag Hakatsir, fête de la moisson, ou Yom Habikourim, jour des prémices. Chavouot a lieu sept semaines entières après le premier jour de Pessa’h. C’est le don de la Torah aux enfants d’Israël sur le mont Sinaï, le troisième mois après la sortie d’Égypte, en l’année 2448 de la Création – 1314 avant l’ère vulgaire. (Ex. XXIII,16; XXXIV, 22; Lév. XXIII, 9-21; Nomb. XXVIII, 26-31; Deut. XVI, 9-16)
Fin des quarante années de pérégrination des enfants d’Israël dans le désert du Sinaï, après leur sortie d’Égypte. D’autre part, ce jour est marqué par de nombreux événements heureux relatés dans les livres des prophètes. (Talmud Ta’anit 30b)
On peut diviser les jeûnes du calendrier d’Israël en quatre catégories :
– Le jeûne de la Torah : Kippour.
– Les jeûnes liés à la destruction de Jérusalem et à l’exil : 3 tichri, 10 tévet, 17 tamouz, 9 av.
– Les jeûnes liés à d’autres événements historiques : le jeûne des premiers-nés (souvenir de la sortie d’Egypte), le jeûne d’Esther.
– Les jeûnes privés : évènement familial ou personnel.
Il existe des jours durant lesquels la communauté d’Israël jeûne à cause des malheurs qui touchèrent nos ancêtres et afin de réveiller les cœurs vers les chemins de la repentance. Cette conduite nous rappellera nos mauvaises actions identiques à celles de nos pères, et qui furent la cause de nos souffrances. Par le souvenir de ces évènements nous pourront revenir en nous améliorant ainsi qu’il est dit : Ils confesseront leur faute ainsi que la faute de leur père. » (Rambam Lois du Jeûne. V, 1)
Ainsi pour notre maître Rambam, il s’agit d’évoquer la faute de nos pères que dans un seul but : prendre conscience que nous n’agissons pas mieux qu’eux, et que si nous avions vécu en 70, nous aurions vu le Temple et Jérusalem détruits sous nos yeux. C’est pourquoi ces jours sont des temps d’une introspection intérieure, de bilan moral et spirituel afin de revenir vers Hachem, car le jeûne n’est pas un but en soi, mais un moyen de se repentir. Ainsi qu’il est dit à propos des Ninivites : » Et Hachem vit leurs actions » et le Talmud (Taanit 16a) de commenter : » Il ne vit pas les sacs ni le jeûne, mais leurs (bonnes) actions « .
C’est pourquoi, on n’utilisera pas ce jour pour flâner ou se consacrer à des futilités, même si on ne peut s’absenter de son travail, on évitera les vains bavardages, car l’essentiel n’est pas dans le jeûne mais dans la prise de conscience de son éloignement d’Hachem et dans le désir de faire le bien selon Sa volonté. Tel est le sens de cette mitsva instituée par nos prophètes (sur eux la paix) de jeûner le 17 tamouz, le 9 av, le 3 tichri et le 10 tévet.
Mais ces jeûnes doivent aussi nous rappeler l’unité du peuple d’Israël et la valeur de Jérusalem comme le cœur même de cette unité. C’est pourquoi chacun réfléchira durant cette période aux trois piliers de notre identité, comme cela est mentionné par rabbi Yéhouda Halevi dans son Kouzari : am Israël, torat israël et erets israël, le peuple, la Torah et la Torah d’Israël.
Et que l’Eternel (que son nom soit exalté) réalise la promesse annoncée par le prophète Zacharie (sur lui la paix) et qu’Il transforme les quatre jours de deuil en jours de joie et d’allégresse.
Le lendemain de Roch Hachana, soit le 3 tichri, la communauté juive se souvient de l’assassinat de Guédalia en jeûnant.
Guédalia fils d’Ahikam, fut le gouverneur judéen, placé par Nabuchodonosor, roi de Babylone qui avait détruit le premier Temple en – 586.Le rôle de Guédalia était de maintenir la vie juive dans la contrée désolée, mais dans laquelle il restait encore plusieurs milliers de Judéens. Mais un zélote fanatique qui refusait toute compromission avec l’ennemi, assassinat Guédalia. La colère du roi de Babylone ne se fit pas attendre, et les quelques milliers de Judéens qui auraient pu constituer le point de départ d’un nouveau yichouv juif, furent à leur tour massacrés ou exilés.
Les rabbins, devant un tel désastre, fixèrent le 3 tichri comme jour de jeûne national.
Le jeûne de Guédalia est lié au traumatisme de la destruction (hourban) des deux Temples et de Jérusalem. Le choc fut terrible, non seulement à cause des nombreuses victimes (Flavius Joseph évalue à près d’un million, le nombre de Judéens massacrés par les légions de Titus), mais parce que cette catastrophe, et l’exil qui en découla, sapèrent toute la vision du messianisme biblique que l’on avait reçue depuis Abraham. En effet, le message spirituel d’Israël devait obligatoirement émaner du peuple ayant reçu la Torah à partir de la terre des promesses.
L’exil de 70 obligea le judaïsme à se reconstituer en une foi ardente sans terre. La conquête du Livre remplaça la conquête de l’espace, et le juif devenait « Bâtisseur du temps. » Cependant, en orientant ses synagogues vers son pays ancestral, en jeûnant le 3 tichri, le 10 téveth, le 17 tamouz et le 9 av et aux trois autres dates, Israël affirmait dans le drame de sa diaspora, son unité religieuse et nationale. L’on peut comprendre pourquoi paradoxalement le 9 av est appelé moed, jour de fête, « rendez -vous »… avec sa propre identité.
1 – Chaque membre majeur de la communauté devra jeûner le 3 tichri, le 10 tévet, le 17 tamouz et le 9 av et il est interdit de briser la barrière de la Tradition. (Maran 650, 1)
2 – Le jeûne commence au lever du jour jusqu’à l’apparition des étoiles. Durant ce jeûne, il est permis de se laver, de se parfumer, de porter des chaussures de cuir et de pratiquer l’intimité conjugale. (Maran ibid. 2)
3 – Une femme enceinte ou qui allaite est dispensée de ce jeûne, elle mangera cependant pour sa santé et celle de l’enfant et non par plaisir (elle ne consommera pas des mets d’agrément comme des glaces, des gâteaux, etc.). De même, une femme dans les 30 jours qui suivent la naissance de son enfant est dispensée du jeûne. (Maran 654, 5 et 6)
4 – Un malade est dispensé du jeûne, même si sa vie n’est pas en danger. Il mangera cependant avec discrétion, et uniquement ce qui est nécessaire pour sa santé et pas de mets d’agrément. (Maran ibid. Michna béroura 11, Kaf hahaïm 33)
5 – Des jeunes mariés dans la semaine de leur mariage doivent jeûner, ainsi que le père le jour de la circoncision de son fils, le mohel et le porteur du bébé (sandak), le kiddouch sera alors bu par un enfant mineur. (Resp. Yabia omer V, 40)
6 – A priori, on ne se lavera pas la bouche et on ne se brossera pas les dents, sauf si l’on ne supporte pas cette situation, auquel cas on fera attention de ne pas avaler d’eau. (Michna béroura 11, Kaf hahaïm 14, Kol Sinaï 9. Resp. Minhat Yitsak V,109).
7 – Il est licite de fumer, si on ne peut se passer de la cigarette, mais interdit de mâcher un chewing-gum. (Kol Sinaï 12, Resp Yaskil avdi VIII, 20. Resp. Yéhavé daat V,39).
8 – Afin de pouvoir manger au petit matin, il est souhaitable d’en poser expressément la condition avant de dormir : « Si je me lève avant le lever du soleil, je mangerai », car sinon le sommeil est considéré comme début du jeûne. (Maran 664, 1 et Rama)
Le lendemain de Roch Hachana, soit le 3 tichri, la communauté juive se souvient de l’assassinat de Guédalia en jeûnant.
Kippour, appelé communément « jour du grand Pardon » est le jour de la ferveur juive par excellence. « Le juif de Kippour » ressemble à un fils parti en voyage qui revient plein de nostalgie vers la maison paternelle.
Kippour souligne que l’Eternel, tel un père miséricordieux, pardonne à ceux qui font amende honorable, qu’elle que soit leur religion, leur culture et leur passé, comme les habitants de Ninive à l’époque du prophète Jonas. Ce jour de jeûne et d’abstinence appelle le fidèle à revenir vers l’Eternel d’un cœur sincère et à se réconcilier avec son prochain. Pour le prophète Isaïe (LVIII), Kippour n’a de sens que si chacun comprend qu’il vit pendant 25 heures la condition de l’indigent, pour ensuite s’investir pour aider les plus démunis.
« Et l’Eternel parla à Moché en ces termes : Cependant le dixième jour de ce septième mois, sera jour des expiations, appel de sainteté et vous humilierez vos personnes, et vous approcherez des sacrifices au nom de l’Eternel. Et vous ne ferez aucun travail en ce jour-là, car c’est le jour des expiations pour faire expiation pour vous devant l’Eternel votre Dieu. Mais toute personne qui ne s’humiliera pas en ce jour-là, sera retranchée de son peuple. Et toute personne qui accomplira un travail en ce jour-là, et Je ferai disparaître cette personne du milieu de son peuple. Vous ne ferez aucun travail, tel est le décret perpétuel pour vos générations, dans toutes vos demeures. Ce sera pour vous une cessation de travail absolue, et vous humilierez vos personnes depuis le neuf du mois au soir, d’un soir à l’autre, vous cesserez tout travail. » (Lévitique vayikra XXIII, 26 à 32)
« Et ce sera pour vous un décret perpétuel, le septième mois, le dixième jour vous humilierez vos personnes, et vous ne ferez aucun travail, ni l’habitant, ni l’étranger qui séjourne au milieu de vous. Car en ce jour-là, il sera fait expiation sur vous, pour vous purifier de tous vos manquements, devant l’Eternel vous serez purifiés. Ce sera pour vous une cessation absolue, et vous humilierez vos personnes, décret perpétuel. » (Lévitique vayikra XVI, 29 à 32)
« Quiconque dit je fauterai et Kipour me pardonnera, le jour de Kipour ne pardonnera pas » (Traité Yoma 86b)
« L’Eternel est l’espérance (mikvé) d’Israël ». Jouant sur le mot mikvé, « espérance » et « bain rituel », nos sages enseignent : « De même que le mikvé purifie des souillures, ainsi le Saint, béni soit-Il, purifie Israël. » (Ibid. 85b)
« Dans sa bonté infinie pour ses créatures, l’Eternel nous a fixé un jour dans l’année pour effacer les fautes de ceux qui se repentent. Car si l’on additionnait l’ensemble des fautes commises en deux ou trois ans, la coupe serait pleine, et le monde irait à sa destruction. C’est pourquoi, le Saint, béni soit-Il, a décidé dans Sa sagesse et ce afin de maintenir le monde, de fixer un jour dans l’année pour permettre l’expiation des fautes de ceux qui se repentent. Et ce jour, dans son principe, fut établi dès l’origine du monde, puis il fut sanctifié comme jour d’expiation, et c’est ce que nos sages ont dit : « le jour de Kippour fait expiation », c’est-à-dire que ce jour en lui-même efface les petites fautes. » (Séfer Hahinoukh. 185)
« Le repentir et le jour de Kippour n’effacent que les fautes commises vis-à-vis de l’Omniprésent, comme la consommation des mets interdits ou l’union avec des personnes interdites, mais les fautes vis-à-vis de son prochain comme le blesser, le maudire, le voler etc., ne sont pardonnées qui si l’on s’est réconcilié avec l’offensé ; et même si l’on a rendu ce que l’on devait, il faudra aussi se réconcilier, et même si le préjudice n’est que moral, il faudra se réconcilier… Et un homme ne sera pas cruel au point de refuser son pardon à l’offenseur. Et au moment où l’offenseur demandera pardon, on pardonnera avec un cœur sincère et un désir de paix, car telle est la conduite d’Israël. » (Rambam. Lois du repentir)
Le 10 tévet – 587, le roi de Babylone commença le siège de Jérusalem, ce siège s’acheva par la destruction du Temple et de la ville le 9 av -586.
Le jeûne du 10 Tevet est lié au traumatisme de la destruction (hourban) des deux Temples et de Jérusalem. Le choc fut terrible, non seulement à cause des nombreuses victimes (Flavius Joseph évalue à près d’un million, le nombre de Judéens massacrés par les légions de Titus), mais parce que cette catastrophe, et l’exil qui en découla, sapèrent toute la vision du messianisme biblique que l’on avait reçue depuis Abraham. En effet, le message spirituel d’Israël devait obligatoirement émaner du peuple ayant reçu la Torah à partir de la terre des promesses.
L’exil de 70 obligea le judaïsme à se reconstituer en une foi ardente sans terre. La conquête du Livre remplaça la conquête de l’espace, et le juif devenait «Bâtisseur du temps». Cependant, en orientant ses synagogues vers son pays ancestral, en jeûnant le 3 tichri, le 10 tévet, le 17 tamouz et le 9 av et aux trois autres dates, Israël affirmait dans le drame de sa diaspora, son unité religieuse et nationale. L’on peut comprendre pourquoi paradoxalement le 9 av est appelé moed, jour de fête, « rendez -vous »… avec sa propre identité.
1 – Chaque membre majeur de la communauté devra jeûner le 3 tichri, le 10 tévet, le 17 tamouz et le 9 av et il est interdit de briser la barrière de la Tradition. (Maran 650, 1)
2 – Le jeûne commence au lever du jour jusqu’à l’apparition des étoiles. Durant ce jeûne, il est permis de se laver, de se parfumer, de porter des choisir de cuir et de pratiquer l’intimité conjugale. (Maran ibid. 2)
3 – Une femme enceinte ou qui allaite est dispensée de ce jeûne, elle mangera cependant pour sa santé et celle de l’enfant et non par plaisir (elle ne consommera pas des mets d’agrément comme des glaces, des gâteaux, etc.). De même, une femme dans les 30 jours qui suivent la naissance de son enfant est dispensée du jeûne. (Maran 654, 5 et 6)
4 – Un malade est dispensé du jeûne, même si sa vie n’est pas en danger. Il mangera cependant avec discrétion, et uniquement ce qui est nécessaire pour sa santé et pas de mets d’agrément. (Maran ibid. Michna béroura 11, Kaf hahaïm 33)
5 – Des jeunes mariés dans la semaine de leur mariage doivent jeûner, ainsi que le père le jour de la circoncision de son fils, le mohel et le porteur du bébé (sandak), le kiddouch sera alors bu par un enfant mineur. (Resp. Yabia omer V, 40)
6 – A priori, on ne se lavera pas la bouche et on ne se brossera pas les dents, sauf si l’on ne supporte pas cette situation, auquel cas on fera attention de ne pas avaler d’eau. (Michna béroura 11, Kaf hahaïm 14, Kol Sinaï 9. Resp. Minhat Yitsak V,109).
7 – Il est licite de fumer, si on ne peut se passer de la cigarette, mais interdit de mâcher un chewing-gum. (Kol Sinaï 12, Resp Yaskil avdi VIII, 20. Resp. Yéhavé daat V,39).
8 – Afin de pouvoir manger au petit matin, il est souhaitable d’en poser expressément la condition avant de dormir : « Si je me lève avant le lever du soleil, je mangerai », car sinon le sommeil est considéré comme début du jeûne. (Maran 664, 1 et Rama)
Lors de la dernière plaie d’Egypte, les premiers-nés d’Israël furent épargnés de la mort, grâce au sang placé sur les linteaux des portes. Par reconnaissance pour l’Eternel, chaque année la veille de Pessah, les premiers-nés jeûnent ou remplacent ce jeûne par un repas à caractère religieux (séoudat mitsva).
5 évènements touchèrent Israël à cette date :
– Moïse brise les Tables de la loi en descendant du Mont Sinaï suite à la faute du veau d’or.
– On arrête d’offrir les sacrifices quotidiens dans le premier Temple durant le siège de Jérusalem, les Cohanim (prêtres) ne pouvant plus se procurer d’animaux.
– Une brèche est faite dans la muraille de Jérusalem avant la destruction du Temple en l’an 70 de l’ère vulgaire.
– Avant la grande révolte, le général romain Apostamos brûle un rouleau de la Torah établissant ainsi un précédent pour les horribles autodafés de livres juifs à travers les siècles.
– Une statue est introduite dans le sanctuaire, acte blasphématoire et de désacralisation par excellence.
Le jeûne du 17 Tamouz est lié au traumatisme de la destruction (hourban) des deux Temples et de Jérusalem. Le choc fut terrible, non seulement à cause des nombreuses victimes (Flavius Joseph évalue à près d’un million, le nombre de Judéens massacrés par les légions de Titus), mais parce que cette catastrophe, et l’exil qui en découla, sapèrent toute la vision du messianisme biblique que l’on avait reçue depuis Abraham. En effet, le message spirituel d’Israël devait obligatoirement émaner du peuple ayant reçu la Torah à partir de la terre des promesses.
L’exil de 70 obligea le judaïsme à se reconstituer en une foi ardente sans terre. La conquête du Livre remplaça la conquête de l’espace, et le juif devenait « Bâtisseur du temps. » Cependant, en orientant ses synagogues vers son pays ancestral, en jeûnant le 3 tichri, le 10 téveth, le 17 tamouz et le 9 av et aux trois autres dates, Israël affirmait dans le drame de sa diaspora, son unité religieuse et nationale. L’on peut comprendre pourquoi paradoxalement le 9 av est appelé moed, jour de fête, « rendez-vous »… avec sa propre identité.
1 – Chaque membre majeur de la communauté devra jeûner le 3 tichri, le 10 tévet, le 17 tamouz et le 9 av et il est interdit de briser la barrière de la Tradition. (Maran 650, 1)
2 – Le jeûne commence au lever du jour jusqu’à l’apparition des étoiles. Durant ce jeûne, il est permis de se laver, de se parfumer, de porter des chaussures de cuir et de pratiquer l’intimité conjugale. (Maran ibid. 2)
3 – Une femme enceinte ou qui allaite est dispensée de ce jeûne, elle mangera cependant pour sa santé et celle de l’enfant et non par plaisir (elle ne consommera pas des mets d’agrément comme des glaces, des gâteaux, etc.). De même, une femme dans les 30 jours qui suivent la naissance de son enfant est dispensée du jeûne. (Maran 654, 5 et 6)
4 – Un malade est dispensé du jeûne, même si sa vie n’est pas en danger. Il mangera cependant avec discrétion, et uniquement ce qui est nécessaire pour sa santé et pas de mets d’agrément. (Maran ibid. Michna béroura 11, Kaf hahaïm 33)
5 – Des jeunes mariés dans la semaine de leur mariage doivent jeûner, ainsi que le père le jour de la circoncision de son fils, le mohel et le porteur du bébé (sandak), le kiddouch sera alors bu par un enfant mineur. (Resp. Yabia omer V, 40)
6 – A priori, on ne se lavera pas la bouche et on ne se brossera pas les dents, sauf si l’on ne supporte pas cette situation, auquel cas on fera attention de ne pas avaler d’eau. (Michna béroura 11, Kaf hahaïm 14, Kol Sinaï 9. Resp. Minhat Yitsak V,109).
7 – Il est licite de fumer, si on ne peut se passer de la cigarette, mais interdit de mâcher un chewing-gum (Kol Sinaï 12, Resp Yaskil avdi VIII, 20. Resp. Yéhavé daat V,39).
8 – Afin de pouvoir manger au petit matin, il est souhaitable d’en poser expressément la condition avant de dormir : « Si je me lève avant le lever du soleil, je mangerai », car sinon le sommeil est considéré comme début du jeûne. (Maran 664, 1 et Rama)
Le 9 Av est l’un des principaux jeûnes du calendrier juif. Il a été instauré en souvenir de la destruction des premier et second Temples et par voie de conséquence, la perte de toute souveraineté nationale du peuple juif sur sa terre et le début d’un exil qui dure depuis dix neuf siècles.
C’est avec celui de Yom Kippour, le seul jeûne à débuter la veille au soir avant la tombée de la nuit.
On y appliquera rigoureusement les règles du deuil, tels que :
– Ne pas saluer
– Ne pas s’asseoir sur une chaise ou un fauteuil
– Ne pas porter de chaussures de cuir
Le 9 Av est en effet devenu le symbole des malheurs du peuple juif et il est vrai qu’à toutes les époques, des événements dramatiques ont balisé l’Histoire du Peuple Juif le 9 du mois d’Av :
– La promulgation du décret interdisant aux Hébreux qui ont quitté l’Egypte d’entrer en Terre d’Israël
– La chute de Bétar, dernier fortin encore tenu par les chefs de la révolte de Bar Kochba
– L’établissement d’un temple païen aux lieu et place du Temple et la reconstruction de Jérusalem en tant que ville païenne renommée Aelia Capitolina, interdite aux juifs
– Le suicide collectif des juifs de York durant les émeutes antisémites de 1190
– L’expulsion des juifs d’Espagne en 1492
– Le début de la liquidation du Ghetto de Varsovie en 1942.
Certaines des interdictions (consommation de viande et de vin) restent en vigueur jusqu’à la journée du 10 Av, puisque le Temple a brûlé jusqu’à cette date.
La période de trois semaines qui précède le 9 Av est marquée par un premier jeûne celui du 17 Tamouz correspondant aux premières brèches dans les murs de Jérusalem par Nabuchodonosor pour le Premier Temple et par Titus pour le Second. La Michnah cite également pour cette journée une série d’événements dramatiques :
– La brisure des Tables de la Loi, par Moïse, lorsque, redescendant du Mont Sinaï, il constata l’adoration du veau d’Or par le peuple.
– L’interruption du service quotidien au Temple (le 13 Tamouz), après que les Cohanim – les prêtres – ne trouvèrent plus d’agneau pour le sacrifice quotidien.
– Les rouleaux de la Torah brûlés, plusieurs années avant la destruction du Second Temple, lorsqu’un conflit éclata entre les juifs et les occupants romains.
– L’installation d’une idole païenne dans le Temple par un dirigeant romain.
Durant la période des trois semaines, le peuple juif applique un certain nombre de symboles du deuil, tels que :
* Ne pas célébrer de mariages
* Ne pas acheter ou porter des vêtements neufs,
* Ne pas écouter de musique ou se baigner (pour le plaisir), sauf en cas d’immersion dans un bain rituel ou pour des raisons de santé. S’abstenir de consommer des fruits nouveaux pour lesquels on est tenu de dire la bénédiction « Cheheh’eyanu«
* Ne pas se raser ou se faire couper les cheveux
* S’abstenir de porter des litiges devant des tribunaux ou d’entreprendre de longs voyages.
Dans certaines communautés, les véritables règles de deuil ne démarrent qu’à partir du Premier Av.
Les neuf jours qui précèdent le jeûne du 9 Av, correspondent à la recommandation expresse de nos Sages de diminuer le niveau de réjouissance à l’entrée du mois d’Av.
Aux restrictions indiquées depuis le début des Trois Semaines de Deuil, on ajoutera l’interdiction de consommer de la viande et du vin, correspondant à la fin des offrandes et des libations au Temple dans les jours qui précédèrent sa destruction.
L’étude de la Torah réjouissant le cœur de l’étudiant, nos sages zal ont interdit le limoud Torah durant le 9 av à l’exception des sujets de circonstance comme les lamentations de Jérémie, Job ou les passages du Talmud qui traitent de la Destruction. En fait, nos avons l’habitude d’interrompre l’étude à partir du 8 av à midi, afin de ne pas entrer dans le jeûne avec des pensées de Torah. (Rama chap. 553 – 2.)
(Toutes les règles suivantes concernant le repas d’interruption ne s’appliquent pas lorsque le jeûne du 9 Av tombe le Motsaé Chabbat (Sortie du Chabbat), du fait que la veille du jeûne est Chabbat.)
Durant le dernier repas avant le jeûne, ou repas d’interruption (séoudat amafseketh), on sera vigilant à ne consommer ni viande, ni boire du vin qui sont les aliments de la joie et qui rappellent les sacrifices et les libations du Temple, bien qu’en général, nous ayons pris cette interdiction depuis le Roch Hodech av (Maran 552-1 et Michna béroura note 1). De même la consommation d’alcool est prohibée quoi que certains autorisent pour des personnes de faible constitution qui auraient besoin de ce type de remontant, et chacun suivra sa nature (Michna béroura note 4).
Durant le repas d’interruption, on ne consommera pas deux mets cuits, ni un même met cuit provenant de deux marmites différentes, dont l’un serait gras et l’autre plus light. (Maran 552 – 3. Ben ich Haï paracha Dévarim, Michna béroura note 8). On ne consommera pas non plus un œuf dur et un œuf au plat ou une omelette, car cela est considéré comme deux plats (Ben ich Haï ibid.). De même un aliment généralement consommé cru, et qui aurait été cuit, prend le statut de met cuit, par exemple une compote de pomme ou d’abricot (Maran ibid. – 3 et Ben ich Haï ibid.). L’interdiction de cet interdit est justifiée par le fait que la profusion de mets marque la joie de la table incompatible avec l’esprit du 9 av. (Michna béroura note 11).
Tout met qui comporte dans sa composition plusieurs ingrédients (par exemple le riz aux lentilles, la soupe de légumes, les petits pois aux carottes) est considéré comme un seul met. (Ben ich Haï ibid.). L’habitude s’est répandue de consommer des lentilles aux oeufs qui est devenu le plat de l’endeuillé (les aliments ronds rappellent le cycle de la vie et le visage fermé de l’endeuillé, l’œuf évoque en plus une vie avortée). (Maran ibid. – 5), mais à condition de consommer ce type de plat dans l’année, sinon on consommera ou des lentilles ou des oeufs (Kaf hahaïm 30). Dans nos régions européennes, nous prenons l’œuf dur (Rama ibid. – 5 et Kaf hahaïm 33). Erreur à éviter : prendre un repas puis prendre un œuf comme dessert. (Michna béroura note 14 et Kaf hahaïm 32).
Par contre il est tout à fait licite de consommer toutes sortes de fruits, même en salade, car de tels aliments ne sont pas cuits. (Maran ibid. – 4). Par contre des fruits ou légumes conservés en macération avec vinaigre ou eau salée sont considérés comme aliments cuits et donc interdits. (Responsum Téfila lémoché Tome II,26). Des salades de tomates ou de laitues sont autorisées, certains sont plus sévères (Kaf hahaïm 11). Quant aux fromages de toutes sortes, ils ne sont pas considérés comme mets cuits, sauf s’ils ont été cuis comme pour une pizza par exemple. (Kaf hahaïm note 29, Ben ich Haï ibid.). En ce qui concerne le thé ou le café les avis sont partagés, certains permettent, d’autres interdisent (Kaf hahaïm 29. Kol Sinaï 22).
Et qui pourra accomplir ceci mangera du pain sec et de l’eau, mais à condition d’être sûr de tenir le jeûne, qui dans nos régions est très long et souvent pénible à cause de la chaleur. (Maran ibid. – 6. Michna béroura note 15). On a l’habitude de s’asseoir par terre pour prendre la séoudat amafseketh, sur un petit linge ou un petit tapis, mais pas sur un sofa ou un coussin. (Maran ibid. – 7. Ben ich Haï ibid. Kaf Hahaïm 39). On s’isolera pour prendre le repas d’interruption, et trois hommes ne mangeront pas ensemble afin de ne pas réciter le zimoun, car le zimoun souligne le caractère fixe du repas, alors que les sages ont voulu lui donner un caractère provisoire et fragile. (Maran ibid. – 8. Ben ich Haï ibid. 20). Et même si trois hommes ont mangé ensemble ils ne réciteront pas le zimoun, pour la raison susmentionnée. (Michna béroura note 19. Kaf hahaïm 43).
La veille du 9 av à minha, on ne récitera pas les supplications (tahanounim) car le 9 av est appelé moed, « rendez-vous » dans le sens de fête, ainsi même au milieu du deuil, Israël garde l’espérance de la reconstruction du Beth Hamikdach (biméra béyaménou amen) (Maran ibid. – 12).
On appelle jeûne privé, un jeûne qui ne concerne qu’un individu (ou un groupe d’individus) qui à titre personnel décide de jeûner pour une raison religieuse.
Nous classerons dans le jeûne privé :
* Jeûne pour la date anniversaire du décès de son père ou sa mère, du matin jusqu’après la prière du soir
* Jeûne des mariés le jour du mariage du matin jusqu’à la cérémonie.
* Jeûne la veille du Nouveau Mois (Roch Hodech), le lundi et jeudi en général, ou le lundi et jeudi situés dans les semaines où nous lisons la paracha Chémot jusqu’à Michpatim (chovavim), les jours entre Roch Hachana et la veille de Kippour, pour un mauvais rêve.
Pour un grand maître décédé, lorsqu’on fait tomber un sefer Torah, des tefillin sans leurs boîtiers. Ces jeûnes, surtout aujourd’hui, n’ont aucun caractère obligatoire.
En général on continue de pratiquer le jeûne anniversaire du décès des parents ou celui d’avant le mariage.
D’une manière générale, tous les jeûnes commencent au lever du jour et se terminent à la tombée de la nuit, sauf ceux de Yom Kippour et du 9 Av. Ces 2 derniers durent 25 heures, du coucher du soleil la veille, à la tombée de la nuit.
Aucun jeûne ne peut avoir lieu un Chabbat. Lorsque la date d’un jeûne est prévue selon le calendrier un Chabbat, le jeûne est reporté au lendemain, c’est-à-dire, dimanche. Si ce dimanche est un jour de fête, comme par exemple Pourim ou Pessa’h, le jeûne est avancé à jeudi.
Quant au jeûne de Yom Kippour il reste maintenu un Chabbat.
Appelé aussi Tsom Hachévi’i, Jeûne du septième (mois). Anniversaire de l’assassinat de Guédalia, pieux gouverneur de La Judée occupée, après la destruction du premier Temple. Cet acte fut suivi de nouvelles déportations en 580 avant l’ère vulgaire. (Zacharie VII,5; VIII,19; II Rois XXV,23-25; Jérémie XLI, 1-2)
Appelé aussi Tsom Ha’assiri, Jeûne du dixième (mois). Rappelle le début du siège de Jérusalem trois années avant la destruction du premier Temple par Nabuchodonosor en 586 av. (II Rois XXV, 1-7; ‘Obadia I, 11,14; Psaumes CXXXVII, 7; Lamentations IV, 21,22)
Rappelle le jeûne de trois jours que les Juifs de Perse observèrent à la demande d’Esther, avant d’être délivrés de la menace d’extermination qui pesait sur eux. (Livre d’Esther IV, 16; Rambam Hilkhot Méguila)
Ce jeûne, institué la veille de Pessa’h, concerne uniquement les premiers-nés mâles. Ceci rappelle le décret de Pharaon à leur égard, ainsi que les souffrances qu’il a fait endurer au peuple d’Israël. (Exode I, 22)
Appelé aussi Tsom Harévi’i, Jeûne du quatrième (mois). Premières brèches dans la muraille de Jérusalem lors des sièges de la ville par Nabuchodonosor en 586 av. et du second Temple par Titus six siècles plus tard. (Jérémie XXXIX, 2; LII, 6-7; Talmud Ta’anit 26a)
Appelé communément Tich’a Béav. Appelé aussi Tsom Ha’hamichi, Jeûne du cinquième (mois). Anniversaire de la destruction du premier Temple par Nabuchodonosor en -586 et du second Temple par Titus en 68 de l’ère vulgaire.
De grands malheurs se produisirent le jour du 9 Av sur le peuple d’Israël, comme l’expulsion des Juifs d’Espagne ou de nombreuses catastrophes. Ce jour sera transformé en jour d’allégresse lorsque arrivera le Messie Libérateur. (Jérémie XXVI, 2; Talmud Ta’anit 29a)
*Glossaires © Roger Stioui