Dans le cadre du Tour de France des communautés de la ‘Hazac, un nouveau week-end familial a été organisé conjointement par le Consistoire Central et l’ACIP pour une trentaine de franciliens, cette fois dans le chef-lieu de la Normandie du 12 au 14 juillet : chabath plein dans la belle synagogue de Rouen, suivi d’un dimanche de visites touristiques et de découvertes historiques.
Prolongement de l’activité des jeunes de la ‘Hazac, qui depuis une douzaine d’années animent des chabath dans les petites communautés de province, ces week-ends « inter-générationnels » (jeunes, familles, séniors) mêlent divers types de publics : équipe de la H’azac, hôtes de la communauté locale, fidèles des communautés parisiennes. Diversité d’origines et de tempéraments qui favorise l’échange, le débat et la découverte de l’autre.
A l’image des week-ends précédents à la Rochelle, Verdun et Amiens, tous les participants furent unanimes pour saluer l’ambiance ultra conviviale qui régna pendant ces deux jours : ferveur et plaisirs du chabath avec prières, chants et divré-torah multiples et variés, enthousiasme démultiplié par une parfaite symbiose entre les hôtes rouannais, le public des communautés franciliennes (K.Bicêtre, Villejuif, la Varenne, Paris 16ème, Paris 12ème, Compiègne, Strasbourg, Créteil et bien sûr les jeunes de la H’azac, emmenés par le jeune mais non moins efficace Mickaël Boublil, qui ont su prendre en charge aussi bien la dimension spirituelle du chabath (prières, lecture de la Torah, chants, homélies) que les aspects logistiques (repas apportés de Paris en conteneurs réfrigérés). Formés à bonne école par le rav Engelberg, directeur de la H’azac, ces jeunes adultes (20-30 ans) s’illustrent en particulier par un militantisme communautaire hors norme ainsi que par une polyvalence très utile dans ce genre de mission où il faut savoir tout faire et parfois improviser.
Mais tous ces « ingrédients humains » ô combien utiles eurent été vains s’il n’y avait eu l’accueil intensément chaleureux de la communauté de Rouen : les très dévoués et hospitaliers président et présidente, Marc et Rachel Benhaïm, leurs enfants, administrateurs et jeunes de la communauté qui se sont littéralement pliés en quatre pour servir et complaire à leurs hôtes.
Chabath après-midi, le président Benhaïm, rouanais « pur sucre », se fit un plaisir de guider le groupe à travers le magnifique centre historique de la ville : maisons moyenâgeuses à colombages dans toutes les vieilles rues, Pont de la Vieille-Horloge, Place Jeanne d’Arc, lieu du supplice de la plus célèbre héroïne de l’histoire de France. Samedi soir : spectacle sons et lumières époustouflant sur la façade de la somptueuse cathédrale de Rouen.
Le dimanche matin s’ouvrit par une visite au Palais de Justice, chef d’œuvre d’architecture néo-gothique de la fin du Moyen-Age. Un historien de la ville, M. Henry Decaëns, pressenti par Rachel Benhaïm, se fit un plaisir de présenter (bénévolement) l’histoire du « Royaume des Juifs de Rouen », plaque tournante du judaïsme du vieux continent au Moyen-Age dont le vestige le plus emblématique est désormais la fameuse « Maison sublime » (ornée d’inscriptions hébraïques), le plus vieux monument juif d’Europe découvert incidemment à la fin des années soixante-dix sous la cour du Palais de Justice. Yéchiva, tribunal rabbinique, lieu de réunion polyvalent des Juifs de la région… ? Les historiens restent encore partagés sur la question.
L’après-midi, l’infatigable couple Benhaïm et leurs sympathiques « acolytes » de la communauté (Alain, Sarah et autres) nous convièrent à un pique-nique dans le parc de Forges-les-Eaux où les membres du groupe se partagèrent entre promenade, jeux de ballon, golf, piano-bar… sans parler des sirènes enivrantes du fameux casino auxquelles certains amis surent parfaitement résister…. en se contentant de regarder.
Le charme et la richesse de ce week-end rouannais rendirent la séparation extrêmement difficile… au terme d’une séance incontournable d’échanges de numéros de téléphone et de l’hymne consacré du Tour de France des communautés : « ce n’est qu’un au-revoir mes frères ».