Il y a 1 an, toute notre société et toutes nos synagogues étaient en confinement total.

Hormis certaines périodes de persécution de notre histoire, c’était le premier Pessah', la première fête de notre histoire que nous passions chacun chez soi.

Nous commencions à déplorer et à compter les malades, les hospitalisés et malheureusement les décès parmi nos intimes, nos amis, nos connaissances proches ou lointaines, et tant d'autres que nous apprenions à connaître à travers les chaînes de prières organisées dans nos communautés.

Nous étions séparés physiquement de nos familles et de nos amis, en France, en Israël ou ailleurs. Nous prenions progressivement conscience de l’ampleur du mal. La solidarité juive, aussi bien sociale que religieuse, n’avait jamais atteint un tel niveau.

J’avais eu l’occasion de remercier avec chaleur et émotion notre communauté pour son niveau d’engagement et de solidarité, et j’avais alors encouragé la poursuite de ces élans de générosité sous toutes les formes possibles.

Un an après, la pandémie est toujours là, hélas, mais la dynamique de vaccination nous donne enfin l'espoir d'une sortie de crise sanitaire dans les prochains mois.

Un an après, la forme actuelle du confinement nous permet de nous retrouver dans nos synagogues dans le respect rigoureux des protocoles sanitaires établis en concertation avec nos partenaires des ministères de l'Intérieur et de la Santé qui ont autorisé ces ouvertures.

Je vous remercie de nous aider en continuant d'oeuvrer dans cet esprit de civisme et de responsabilité en respectant et en faisant respecter rigoureusement toutes les règles sanitaires qui nous sont devenues familières afin de limiter l’épidémie et que cette dérogation d’ouverture ne soit pas remise en cause.

Nous aurons ainsi  le bonheur de lire le Hallel ensemble à la synagogue et de chanter la sortie d’Égypte. 

Ne sous estimons pas cette chance et profitons en pour être présents et faire vibrer nos synagogues de notre foi ancestrale qui s’est transmise de génération en génération malgré toutes les épreuves que nous avons eu à surmonter.

Transmettons avec joie nos traditions et nos liturgies, celles héritées de nos parents et grands parents pour les enseigner à notre tour à nos enfants et petits enfants dans la diversité extraordinaire de nos origines qui fait la richesse et la beauté du judaïsme français.

Accueillons avec respect toutes les sensibilités de notre communauté, à l’instar des 4 enfants de la table du Séder qui nous donne la plus belle leçon de pédagogie juive et de tolérance. Mettons tout en oeuvre pour qu'aucun de nos enfants ne soit absent de la table du Seder.

Soutenons nos synagogues, nos communautés, leurs actions sociales, leurs projets, pour qu’elles puissent surmonter cette période difficile et continuer à œuvrer au service de chaque Juif.

Malgré l’épreuve, nous avons tout mis en œuvre pour maintenir l'activité de l'ensemble de nos synagogues et de nos services consistoriaux.

Merci à nos présidents, à nos grands rabbins et rabbins, à nos bénévoles et permanents qui se dévouent sans compter pour maintenir la flamme du judaïsme, le lien social et cet esprit de solidarité si particulier à notre peuple.

Merci à toutes celles et ceux qui nous soutiennent, merci pour votre temps et pour vos dons qui nous permettent de continuer nos actions et, au moyen des "Paniers de Pessah", de venir en aide aux personnes fragiles et démunies dont le nombre a hélas augmenté en raison de cette crise épidémique.

Poursuivons notre élan ! Continuons de profiter de notre belle liberté héritée de la sortie d’Égypte pour faire vivre et pérenniser nos valeurs, nos projets et nos espoirs.

Je vous souhaite de magnifiques fêtes de Pessah' dans la joie, la santé, la sérénité et la solidarité.

Pessah' cacher vésameah'

Joël Mergui