Suite à de nombreuses questions posées par des Rabbins, Présidents et Aumôniers des hôpitaux de Paris et de province, portant sur l’attitude à adopter dans nos synagogues et lieux communautaires face au Coronavirus, j’ai interrogé le Professeur Jean-Michel Molina Chef du Service des Maladies Infectieuses des hôpitaux de Saint Louis et de Lariboisière qui a aimablement accepté de nous répondre.
Précautions à prendre pour la fête de Pourim et la vie communautaire
– Lecture de la Meguila : Eviter une trop grande affluence. Demander aux personnes enrhumées ou grippées de rester chez elles ; s’assurer que les personnes enrhumées ou grippées qui assisteraient malgré tout à la lecture puissent venir avec un masque ou qu’un masque soit disponible à l’entrée de la synagogue, et prévoir si possible que toutes les personnes venant à la synagogue puissent se laver les mains avec de l’eau et du savon liquide.
Eviter de se serrer les mains (ou sinon ne pas porter ses mains à la bouche ou sur le visage et se laver ensuite), éviter d’embrasser.
Aérer la synagogue en ouvrant les fenêtres si possible (10 mn par heure par exemple) et nettoyer les surfaces (sol, sièges, et tout ce qui peut être touché avec les mains) régulièrement une fois par jour avec les produits habituels (ou des lingettes).
– Faut-il conseiller à certaines personnes de rester chez elles ? : Oui, les personnes malades (grippées, enrhumées) âgées (plus de 70 ans) et les personnes ayant des pathologies respiratoires et cardiaques chroniques.
– Maintenir les activités de Pourim ? : Les mêmes restrictions que celles précitées devraient s’appliquer.
– La collation qui suit le jeûne ? : Même restrictions que ci-dessus, et éviter de se servir avec ses doigts, utiliser des couverts jetables pour se servir et manger et ne pas partager son verre.
-Le Michté le festin de Pourim : même chose
– La fête des enfants, la fête de Pourim : Si elle n’est pas encore organisée, il est peut-être préférable de la reporter.
– Chabbat : A ce stade, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de les annuler à partir du moment où les consignes citées plus haut peuvent être respectées.
– Kidouch du samedi matin : Même chose, en évitant de partager la coupe de vin et en utilisant des petits verres individuels.
– Seouda chelichit : idem festin de pourim.
– Chabat plein : comme le chabbat.
– Mikvé bain rituel ? Pas de problème si l’eau est bien chlorée (ou désinfectée avec un autre produit, le virus est assez fragile). Il faut bien sûr éviter le mikvé pour les femmes enrhumées ou grippées, et faire attention à la transmission à la sortie du bain (dans les hammams par exemple un air saturé très humide et confiné favorise la transmission).
– Y a-t’il lieu d’interdire la procession du Sefer Tora dans les allées de la synagogue ? Non à partir du moment où on ne touche pas avec son taleth ou les mains le Sefer Tora et qu’on fasse le geste de s’incliner sans toucher.
Toutes ces recommandations sont des recommandations de bon sens qui se basent sur le respect d’une hygiène stricte afin d’éviter la transmission du virus et de protéger ainsi les personnes les plus fragiles. Les enfants ne font que des infections bénignes sans aucune gravité.
Rabbin Mikaël Journo, Aumônier Général des Hôpitaux de France